Aperçu général de l’histoire du Cambodge

L’histoire du Cambodge s’étend sur des millénaires fascinants, avec des traces humaines remontant à plus de 40 000 ans, tandis que la civilisation organisée apparaît il y a environ 2 000 ans. Pour les voyageurs, explorer ces racines anciennes enrichit la visite des temples d’Angkor ou des villages flottants. Ce guide retrace ces grandes périodes avec un langage clair et accessible, pour mieux comprendre et apprécier les sites historiques lors de votre séjour culturel au Cambodge.

1. Préhistoire – les premiers habitants du Cambodge (40 000 av. J.-C. – 1 000 av. J.-C.)

L’histoire du Cambodge commence bien avant les célèbres empires. Les fouilles archéologiques, comme celles de la grotte de Laang Spean à Battambang, révèlent des traces humaines datant d’au moins 40 000 ans. Ces premiers habitants, chasseurs-cueilleurs, vivaient de la nature, fabriquaient des outils en pierre et s’abritaient dans des grottes. Vers 5 000 av. J.-C., ils adoptent l’agriculture, cultivent le riz, élèvent des animaux et construisent des villages sur pilotis. Pour les visiteurs, le musée Preah Norodom Sihanouk à Siem Reap présente des artefacts fascinants de cette période, permettant de se connecter aux racines millénaires du pays.

Les vestiges préhistoriques du Cambodge au musée Preah Norodom Sihanouk à Siem Reap
Les vestiges préhistoriques du Cambodge au musée Preah Norodom Sihanouk à Siem Reap

2. Royaume de Funan – les débuts de la civilisation (68–550)

Au Ier siècle, apparaît le premier royaume organisé : Funan, centré sur le delta du Mékong. Influencé par l’Inde et la Chine grâce au commerce, Funan prospère avec l’irrigation, la culture du riz et les échanges de soie, d’épices et d’ivoire. Les habitants bâtissent villes portuaires, temples hindous et canaux, inspirant plus tard l’architecture d’Angkor. Funan décline au VIe siècle mais pose les bases de l’identité khmère. Pour les voyageurs, les ruines d’Angkor Borei, près de Phnom Penh, offrent un aperçu fascinant de cette ancienne gloire.

Carte illustrant le royaume de Funan en l’an 200 après J.-C. (Source : Encyclopædia Britannica)
Carte illustrant le royaume de Funan en l’an 200 après J.-C. (Source : Encyclopædia Britannica)

3. Royaume de Chenla (550-802)

Après Funan, le Cambodge se divise en deux entités : « Chenla d’Eau » au sud, commerçant, et « Chenla de Terre » au nord, agricole. Cette période voit l’émergence de petits royaumes rivaux influencés par l’Inde, avec des inscriptions en sanskrit et des sculptures raffinées. Les rois construisent des temples en briques et développent l’irrigation pour soutenir la population. Sambor Prei Kuk, site UNESCO près de Kampong Thom, illustre parfaitement cette phase et constitue une étape paisible pour les visiteurs loin des foules touristiques.

La cité ancienne cambodgienne de Sambor Prei Kuk
La cité ancienne cambodgienne de Sambor Prei Kuk

4. Empire khmer et Angkor (802–1863)

a. Rétablissement et unification (802–944)

Au IXe siècle, Jayavarman II libère le Cambodge de l’influence des Sailendra et fonde l’Empire khmer, déplaçant successivement la capitale avant de revenir à Hariharalaya. Il instaure le culte du roi (Devaraja) et est proclamé Paramesvara à sa mort. Son petit-fils, Yasovarman I, transfère la capitale à Yasohadrapura, l’actuelle Angkor, donnant son nom à l’empire.

b. Expansion et consolidation (944–1181)

Sous Rajendravarman II, les lignées nord et sud sont réunifiées. Les rois suivants, dont Suryavarman I et Suryavarman II, étendent le territoire par des campagnes contre le Champa et le Đại Việt. Suryavarman II fait construire Angkor Wat, symbole du pouvoir royal.

Angkor Wat à Siem Reap
Angkor Wat à Siem Reap

c. Apogée sous Jayavarman VII (1181–1201)

Jayavarman VII consolide l’empire, mène des campagnes victorieuses contre le Champa, Haripunjaya et la péninsule malaise, et crée Angkor Thom comme nouvelle capitale, organisant 23 provinces et 121 relais le long des routes principales.

Angkor Thom
Angkor Thom

d. Déclin (après 1201)

Après Jayavarman VII, ses successeurs affrontent conflits internes et externes. Jayavarman VIII impose l’hindouisme et détruit de nombreuses statues bouddhistes. L’empire subit les invasions mongoles et la montée des royaumes thaïlandais (Sukhothai puis Ayutthaya), qui finissent par provoquer la chute d’Angkor en 1431.

e. Migration de la capitale et stabilité (1450–1863)

Face aux invasions d’Ayutthaya, le roi Ang Chan I déplace la capitale à Longvek, qui prospère comme centre commercial et reçoit l’influence espagnole. Après de nouvelles attaques, le roi Satha reprend Longvek avec l’aide des Espagnols. Au XVIIe siècle, Oudong devient la capitale sous Chey Chettha II, avec des relations diplomatiques renforcées avec les Vietnamiens et les Néerlandais. Malgré ces efforts, le Cambodge perd progressivement le delta du Mékong aux Vietnamiens et Battambang-Siem Reap aux Siamois, territoires récupérés seulement après la protection française en 1863.

5. Période coloniale française (1863-1953)

L’histoire du Cambodge moderne commence vraiment en 1863, quand le royaume devient un protectorat français pour se protéger des invasions thaïlandaises et vietnamiennes. Les Français, qui contrôlaient déjà le Vietnam voisin, imposent leur administration tout en laissant le roi cambodgien en place. Phnom Penh, la capitale, se transforme avec des boulevards larges et des bâtiments coloniaux inspirés de l’architecture française – des vestiges que vous pouvez encore admirer aujourd’hui, comme le Palais Royal ou le Musée National.

Palais Royal du Cambodge
Palais Royal du Cambodge

Pendant cette ère, les Français développent l’agriculture (riz et caoutchouc) et construisent des routes, mais ils exploitent aussi les ressources locales. Les élections communales étaient organisées tous les quatre ans jusqu’en 1941, quand le régime de Vichy les abolit pendant la Seconde Guerre Mondiale. En 1941, le Japon occupe le Cambodge, mais la France reprend le contrôle en 1946. Des guérillas communistes émergent contre les colons, marquant les débuts de la résistance.

Le 9 novembre a été choisi comme jour de la Fête nationale du Cambodge
Le 9 novembre a été choisi comme jour de la Fête nationale du Cambodge

Pour les voyageurs français, cette période est fascinante : visitez le Musée du Génocide Tuol Sleng (ancienne prison) pour voir comment l’héritage colonial a influencé la société cambodgienne. L’indépendance arrive pacifiquement en 1953, grâce au roi Norodom Sihanouk, qui négocie avec la France sans effusion de sang. C’est un moment clé de l’histoire du Cambodge, célébré chaque 9 novembre.

6. Indépendance et les années Sihanouk (1953-1970)

Après l’indépendance, le Cambodge devient un royaume neutre sous Sihanouk. En 1955, il abdique pour devenir premier ministre, puis chef d’État en 1960. Le pays prospère culturellement – pensez aux films cambodgiens de l’époque ou à l’architecture « New Khmer » inspirée par des architectes formés en France, comme Vann Molyvann.

La statue du Roi-Père Norodom Sihanouk, Phnom Penh, Cambodge
La statue du Roi-Père Norodom Sihanouk, Phnom Penh, Cambodge

Mais les tensions montent avec la guerre du Vietnam. En 1965, Sihanouk rompt avec les États-Unis et permet aux Nord-Vietnamiens d’utiliser des bases au Cambodge. Les bombardements secrets américains en 1969 dévastent les campagnes, tuant des civils et renforçant les communistes Khmers Rouges. En 1970, un coup d’État par Lon Nol renverse Sihanouk, plongeant le pays dans la guerre civile. Pour les touristes, cette époque explique les cicatrices visibles dans les provinces frontalières.

7. Guerre civile et régime des Khmers Rouges (1970-1979)

C’est l’une des pages les plus sombres de l’histoire du Cambodge. Les Khmers Rouges, menés par Pol Pot, prennent Phnom Penh en 1975 après cinq ans de guerre. Ils vident les villes, forçant la population à travailler dans les champs pour créer une société agraire « pure ». Résultat : jusqu’à deux millions de morts par famine, exécutions et maladies – un génocide reconnu mondialement.

Les Khmers Rouges, influencés par des idéaux communistes extrêmes, diffèrent des Vietnamiens par leur ultra-nationalisme et leur haine anti-vietnamienne. Ils attaquent même le Vietnam, provoquant une invasion vietnamienne en 1979 qui les chasse du pouvoir le 7 janvier – date controversée, vue comme libération par certains, occupation par d’autres.

Pour les voyageurs, visitez les Killing Fields de Choeung Ek ou le musée Tuol Sleng à Phnom Penh pour comprendre ce génocide. C’est émouvant, mais essentiel pour honorer les victimes et saisir la résilience cambodgienne.

Les crimes de génocide des Khmers Rouges au musée Tuol Sleng
Les crimes de génocide des Khmers Rouges au musée Tuol Sleng

8. Occupation vietnamienne et la transition vers la paix (1979-1991)

Après 1979, le Vietnam installe un gouvernement pro-vietnamien, avec Hun Sen comme premier ministre en 1985. Le pays, rebaptisé République Populaire du Kampuchéa, abandonne le socialisme en 1989 pour attirer les investissements. Mais la guérilla continue, avec les Khmers Rouges et d’autres factions opérant depuis la Thaïlande, causant des réfugiés massifs.

Les Accords de Paix de Paris en 1991 mettent fin à la guerre, instaurant un partage du pouvoir et des élections supervisées par l’ONU. Cette période marque la fin de l’isolement, ouvrant le Cambodge au tourisme. Les Français, avec leur lien historique, ont aidé à la reconstruction via des ONG.

9. Ère moderne (1991 à Aujourd’hui)

En 1993, la monarchie est restaurée avec Sihanouk comme roi, et le pays redevient le Royaume du Cambodge. Hun Sen prend le pouvoir total en 1997 via un coup d’État. En 2004, Sihamoni succède à son père. Les procès des leaders Khmers Rouges en 2014 condamnent Nuon Chea et Khieu Samphan à la perpétuité.

Aujourd’hui, sous Hun Manet (fils de Hun Sen) depuis 2023, le Cambodge se développe rapidement, avec un tourisme en plein essor. Mais des défis persistent, comme les droits humains et les tensions frontalières. Pour les touristes, l’histoire du Cambodge se vit à travers des sites comme Angkor, mais aussi en discutant avec les locaux sur leur passé récent.

Le Cambodge d’aujourd’hui, après tant de vicissitudes de l’histoire
Le Cambodge d’aujourd’hui, après tant de vicissitudes de l’histoire

Explorer l’histoire du Cambodge permet de donner un sens profond à votre séjour. Des premiers habitants préhistoriques aux majestueux temples d’Angkor, en passant par les périodes coloniale et contemporaine, chaque époque a façonné la culture, l’architecture et l’identité du pays. Connaître ces événements – qu’ils soient glorieux ou tragiques, comme le génocide des Khmers Rouges – transforme la visite des sites historiques en une expérience immersive et respectueuse. Intégrer cette dimension historique permet de mieux comprendre le Cambodge moderne, un pays riche, résilient et fascinant.

Vous souhaitez voyager au Cambodge et en apprendre davantage sur sa culture et son histoire ? N’hésitez pas à nous contacter, nos conseillères en voyage ont toutes hâte de vous rendre service et vous aider à préparer le voyage de vos rêves!

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